Les salariés des ports et docks sont couverts par un régime de branche original de prévoyance-pénibilité. Tel que défini par leur convention collective, ce régime est généreusement financé : "L'équilibre financier du dispositif global de pénibilité/CAA repose sur une contribution conjointe employeur/salariés de 7,2 % en moyenne calculée sur une carrière moyenne de 35 années" (article 5). Un peu trop généreusement aux yeux des employeurs, semble-t-il d'ailleurs. C'est du moins ce qui ressort de la récente négociation salariale de branche.
L'UNIM, la chambre patronale, a en effet proposé un mécanisme singulier afin de financer en partie sa proposition d'une revalorisation de 0,9 % de la grille des salaires. Elle a jugé opportun de réduire de 0,2 point sa part de cotisation pénibilité et d'augmenter d'autant la part de la cotisation salariale au régime. Autrement dit, les représentants des employeurs ne veulent s'orienter que vers une hausse de 0,7 % de la grille des salaires. Plus encore, les nombreux salariés qui sont rémunérés plus que ne le prévoit cette grille verraient de fait leur rémunération diminuer.
Dans l'état, ce schéma n'a pas reçu l'assentiment des représentants des salariés. Il y a toutefois tout lieu de penser que les employeurs vont de nouveau tenter, prochainement, d'obtenir une révision de la répartition de la cotisation au régime pénibilité.