Certaines branches d'activité sont potentiellement plus concernées que d'autres par l'enjeu du chèque santé. Employant près de 65 % de salariés à temps partiel, sur des contrats parfois très courts, le lien social et familial en fait partie. Bien conscients de cette situation, les représentants des employeurs, regroupés dans le Snaecso, refusent toutefois de s'engager sur une négociation relative au chèque santé. Lors de la commission paritaire du 24 mars, ils ont à nouveau réaffirmé leur opposition à un tel accord.
La CFDT est particulièrement agacée par cette attitude patronale. Il faut dire qu'en 2015, la centrale cédétiste a pris ses responsabilités dans le cadre du partenariat social de la branche. D'une part, elle a signé un accord sur le temps partiel offrant une flexibilité certaine aux établissements. La CGT et FO avaient assez vivement dénoncé ce texte. D'autre part, la première organisation syndicale de la branche a permis la signature de l'accord frais de santé, laborieusement rédigé au terme d'un an et demi de discussions. Nul doute qu'en contrepartie de ces prises de position, elle espérait un geste fort du patronat sur la couverture santé des salariés précaires. La CFDT serait donc en passe de perdre son pari.
Alors qu'une négociation sur les conditions du dialogue social doit s'ouvrir dans la branche, le petit jeu du Snaecso pourrait s'avérer risqué. Ira-il jusqu'à se priver du soutien d'un partenaire syndical fiable sur un sujet relativement peu coûteux d'un point de vue financier ?