Plusieurs groupes ou dirigeants paritaires sont pronostiqués en difficulté en 2017, du CTIP aux institutions elles-mêmes. BI&T en dresse un petit récapitulatif, sans forcément ajouter foi à ces prédictions ou rumeurs.
Le CTIP
Machine paritaire hybride, le CTIP risque bien de ne pas survivre en tant qu'entité dotée d'une activité cérébrale à l'année 2017. A la décharge de cette structure, sa gouvernance est tout sauf simple, puisqu'elle doit mettre d'accord, en son sein, la carpe patronale et le lapin salarial. Or il est de notoriété publique que le MEDEF est divisé sur l'avenir du paritarisme, entre l'un de ses vice-présidents, ami d'enfance de Christian Schmidt de la Brélie et administrateur de Klesia, et ses autres vice-présidents, plus enclins à rompre les relations diplomatiques avec les groupes paritaires. Il se murmure même que Claude Tendil, bien connu des assureurs et président de la commission protection sociale du MEDEF, se demande ce que les représentants patronaux font encore dans les groupes paritaires.
Pour sortir de cette ornière, le CTIP aurait besoin d'un grand président ou d'une figure politique emblématique capable de lui inventer de nouvelles orientations ou de nouveaux modes de fonctionnement. L'espoir fait vivre! si la disruption devait se loger quelque part, ce n'est probablement pas au CTIP. Par la nature même du paritarisme, s'entend - puisque le paritarisme est un amortisseur social et non un propulseur.
Du mouvement chez Klesia?
Finalement, la rumeur veut qu'IRP Auto consente à maintenir ses engagements vis-à-vis de Klesia, mais sans illusion sur la stratégie d'absorption. La négociation a en effet éveillé les soupçons d'IRP Auto, puisque Schmidt de la Brélie a accepté sans coup férir toutes les conditions imposées par son interlocuteur. Si certains avaient encore des illusions sur les véritables motivations de Klesia, tout le monde a vite compris que les ratio de solvabilité dominaient toutes les (nombreuses) autres passions de CSDLB et qu'elles s'étaient rendues maîtresses de lui. Que ne ferait-on pas pour éviter une mise sous administration provisoire de l'ACPR, surtout dans un groupe présidé par un vice-président du MEDEF qui prépare sa campagne électorale. Cela ferait tache.
Paris ne manque pas de mauvaises langues pour soutenir qu'IRP Auto joue aux candides avec une visée malicieuse. Jules Sitbon, directeur général d'IRP, serait le Chaperon Rouge de l'histoire, prêt à tuer le loup.
Translation homothétique de Pro-BTP vers Humanis?
Autres murmures récurrents: les performances ne seraient pas au rendez-vous chez Humanis, où l'accumulation de projets pharaoniques ne suffit pas à cacher la réalité. Du coup, certains évoquent des réflexions en cours, avancées semble-t-il, sur une translation homothétique (la géométrie étant un art partagé chez Humanis et chez Pro-Btp) entre le staff de Pro-BTP et celui d'Humanis. Bien entendu les intéressés démentent... mais le démenti excessif n'est-il pas un premier pas vers l'aveu?
Pour notre part, nous ajoutons peu de foi et de crédit à cette rumeur, largement fondée sur l'impérialisme de la plate-forme de retraite de Pro-BTP.
Au passage, personne n'a jugé utile d'ébruiter le coût final de ce superbe naufrage paritaire qu'on appelle l'usine-retraite. Les employeurs de ce pays aimeraient pourtant savoir quelle contribution ils ont apportée à cette taxation obligatoire pratiquée au nom de la solidarité paritaire dans une opacité totale.